Il manie aussi bien le pinceau que la technique de l'aérographie (airbrush) et crée d'étonnantes murales texturées donnant un incontestable cachet à un intérieur. Portrait de Yan Pigeon, un personnage à l'imagination effervescente.
À partir de 15 $ le pied carré, Yan Pigeon crée un faux fini qui donne une dimension unique au décor.
« On dit de moi que j'ai une belle aura », raconte Yan Pigeon. Il est vrai que cet homme haut en couleur respire l'authenticité et semble avoir une idée à la minute. « Je suis un poisson gaucher, deux bonnes prises à mon pouvoir, mais je garde les deux pieds sur terre », poursuit cet artiste titulaire d'un baccalauréat en arts plastiques.
Déterminé à vivre de sa passion, ce perfectionniste travaille avec acharnement, notamment en recyclant de vieux objets. Réfrigérateurs, mobilier, cannettes... Tout l'inspire et se métamorphose entre ses mains. « Je ne peux pas m'arrêter de créer. Je m'étourdis moi-même », dit-il.
Sa spécialité première : l'aérographie. C'est une technique de vaporisation de peinture à l'aide d'un fusil muni d'aiguilles de différentes dimensions qui permet de donner des effets avec des flous, tout en étant très précis. On peut peindre sur n'importe quelle surface, ce qui donne un effet de relief, explique l'artiste. Le résultat est impressionnant, et les thèmes sont très diversifiés.
Pigeon a plus d'une corde à son arc, et à ses oeuvres picturales s'ajoute un volet de finis muraux. « À la fin de mon bac, j'ai rencontré une personne d'influence qui m'a montré les faux finis ; j'y ai vu beaucoup de potentiel », précise le créateur, qui peaufine le projet, y met sa patte personnelle.
« Je me spécialise dans les finis pierre, béton, brique, les plâtres vénitiens et je travaille avec des polymères, du mortier, du béton, du plâtre. Il y a une texture, ce n'est donc pas un trompe-l'oeil. J'applique mes mélanges de poudre directement au mur. Quand c'est sec, je sculpte, je brise pour donner de la vie et des effets de vieillissement aux fausses roches ; j'intègre des pièces rouillées, du bois. C'est ensuite qu'entre en jeu mon airbrush sur le fini, pour lui donner des nuances. Je réalise mes propres boulons, mes fausses soudures », détaille-t-il.
Ce mélange de techniques lui est propre, c'est sa signature, et l'imitation des matériaux est étonnante.
Ces faux finis donnent du caractère à tout type d'intérieur, résidentiel ou commercial. Il travaille directement sur le gypse et en quelques jours, la cloison la plus banale se transforme en une surface de pierre rappelant les murs massifs du Vieux-Québec ou la brique de bâtiments industriels. La technique permet aussi d'habiller des manteaux de foyer, avec un fini béton, par exemple.
« Il faut que ce soit hyperréaliste et intemporel. Toute la coloration est faite à la main. Les gens font leur choix, et je m'adapte à ce qu'ils veulent, y compris pour des murales d'enfants, mais je fais toutes mes réalisations comme si elles étaient pour moi », poursuit l'artiste.
S'il consacre beaucoup de temps à son art, ce père de famille l'inculque également à ses enfants. « Quand ils seront plus vieux et autonomes, j'essaierai de pousser en dehors du Québec, de montrer mon art partout », conclut le créateur, dont les oeuvres ne peuvent laisser indifférent.
Source: LaPresse
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